Clemens Vahrmeyer Hypnose

L' Aïkido comme pratique psycho-corporelle et la résilience

L’ Aïkido favorise la résilience physique et psychique du pratiquant qui s’entraine à garder l’équilibre, à rester aligné et ancré et à esquiver une attaque sans la fuir. Le pratiquant de cet art martial apprend à utiliser l’énergie de l’adversaire plutôt que de la bloquer avec force face à une confrontation.

Qu'est-ce que l'Aïkido

L’ Aïkido est un art martial japonais qui met l’accent sur la redirection de l’énergie de l’adversaire plutôt que la force. En contraste avec des systèmes de self-défense, il s’agit d’une discipline et d’une voie (« do ») qui vise à développer l’harmonie entre les pratiquants, la concentration et la maîtrise de soi. Le terme « Aï » peut se traduire par « harmonie » ou « concordance » et le terme « Ki » se réfère à l’énergie de vie. On pourrait donc traduire ce terme par « la voie qui favorise la concordance de l’énergie de vie ». Dans ce sens on pourrait même dire qu’il s’agit d’un concept philosophique ou spirituel qui s’applique à des différents domaines de la vie. 

La résilience

La résilience, dans la suite de travaux de Boris Cyrulnik, est un processus dynamique et le résultat de l’interaction entre l’individu et son environnement social et culturel. La résilience favorise une adaptation positive dans le cadre d’une adversité significative (Marie Anaut : 2005). Pour Cyrulnik, la résilience permet de se reconstruire suite à des traumatismes.

La résilience est donc la capacité à se développer et à avancer positivement malgré des événements déstabilisants voire traumatisants. Il s’agit d’ un potentiel présent chez tout un chacun qui peut être activée spontanément lors de circonstances particulières ou stimulée par des procédures d’aide (éducatives, thérapeutiques etc.) 

 

Les effets de la pratique de l'Aïkido

Selon mon expérience personnelle et mes observations dans les groupes de parents, je remarque que la pratique de l’Aïkido en groupe peut aider à rétablir la confiance en soi, le sentiment d’attachement et l’ouverture à de nouvelles perspectives, renforçant ainsi le sentiment de contrôle et de maîtrise en situation difficile.

Dans le cadre de mon congé sabbatique, j’ai le désir de me reconnecter à la pratique de l’Aïkido, que j’ai arrêtée il y a 16 ans pour des raisons professionnelles et familiales. Pour moi, cette discipline est un exercice psycho-corporel parmi d’autres, qui me permet de me reconnecter à mon corps et de renforcer ma résilience, en rétablissant l’équilibre physiologique et psychologique.

La pratique en groupe, avec des interactions avec différents partenaires, est particulièrement intéressante car elle m’aide à examiner ma façon de m’adapter et de me positionner face aux autres, même dans des situations de confrontation simulées.

Dès les exercices d’échauffement, je travaille mon équilibre et ma stabilité. Lors des exercices dynamiques avec divers partenaires, je dois réajuster ma position, apprendre à rester centré et ancré face à une attaque. Mon rythme cardiaque s’accélère, ma respiration évolue, mon parfois j’en perds conscience, puis j’y reprends attention. Une technique exécutée avec une expiration fluide aura une efficacité et une fluidité supérieures à celles d’une technique exécutée avec une respiration interrompue.

Les réactions de mon partenaire me servent de jauge pour calibrer et évaluer l’efficacité de mes actions.

J’aurais pu choisir d’autres disciplines, comme le Feldenkrais, le Yoga ou le TaiChi, dont je connais les bienfaits car je les ai pratiqués plus ou moins régulièrement et ils m’accompagnent encore aujourd’hui. Toutes ces pratiques ont leur utilité et auront des effets positifs sur la régulation du stress, l’alignement du pratiquant et sa capacité d’adaptation pour renforcer la résilience.
 
Mon choix de privilégier les arts martiaux, en particulier l’Aïkido, pour explorer la façon dont leur pratique renforce la résilience, résulte d’un alignement de circonstances. Cela me permet de me reconnecter à mon histoire et de perpétuer une pratique qui a fait ses preuves pour moi, tant personnellement que dans le contexte professionnel où j’œuvre.
 

Référence bibliographique

Anaut Marie (2005) : Le concept de résilience et ses applications cliniques. Dans : Recherche en soins infirmiers 2005/3 (N° 82), pages 4 à 11. Accessible sous : https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2005-3-page-4.htm